Au Venezuela, les électeurs ont «confisqué» la démocratie

Dimanche 7 octobre, le président vénézuélien Hugo Chávez a été réélu pour la troisième fois,avec 55,14% des suffrages, contre 44,24% en faveur de son principal adversaire, M. Henrique Capriles Radonski. Le camp «chaviste» progresse d’environ 700 000 voix par rapport à 2006 mais, le nombre d’inscrits ayant augmenté de plus de 3 millions de personnes (pour atteindre 18 903 937 votants), en pourcentage, il régresse de sept points. Il n’en s’agit pas moins d’une nouvelle victoire — large — pour M. Chávez, dans un scrutin (le quinzième depuis son arrivée au pouvoir) décrit comme transparent par tous les observateurs et ayant bénéficié d’une participation de plus de 80%. Si la population marque ainsi son refus d’un retour de la droite au pouvoir, elle espère sans doute également que la bataille électorale aura aiguillonné le camp du président en l’incitant à s’attaquer plus efficacement aux problèmes, réels, que rencontre la «révolution bolivarienne» : personnalisation du pouvoir, corruption, faiblesse de l’appareil productif, insécurité…